Sujet très important pour toute installation Hi-Fi, l’association amplificateur/enceintes nécessite une attention toute particulière pour éviter de faire des erreurs qui se répercuteront directement sur l’expé- rience musicale.

L’association de ces deux maillons doit se faire sur deux plans bien distincts : l’association technique, qui assurera le bon fonctionnement des haut-parleurs, et l’association musicale qui garantira la cohérence musicale des éléments.

L’association technique

Qui dit association technique dit comparaisons techniques, attention à ne pas faire l’erreur que beaucoup d’audiophiles débutants font : l’échelle de puissance d’un amplificateur, exprimé en Watts, ne s’apparente en aucun cas à une échelle de qualité. De fait, la puissance d’un ampli n’en fait pas sa performance. Il faut trouver le juste milieu entre la puissance et la finesse qui pourra délivrer l’amplificateur à vos enceintes.

La subtilité de l’information sonore est proportionnellement dé- gradée par rapport à la puissance que peut délivrer un appareil. Dans le monde de la sonorisation les amplificateurs développent des puissances qui dépassent les milliers de Watts pour leur permettre de piloter convenablement d’énormes enceintes. Il leur est cependant impossible de transmettre la subtilité sonore comme le font les amplificateurs Hi-fi qui développent quant à eux une centaine de Watts maximum pour les transistors et dépassent rarement les 80W pour une amplification à tubes. Il existe un rapport direct entre la puissance d’un amplificateur et sa capacité à s’exprimer dans la finesse.

On peut imager ce rapport de proportions en prenant l’exemple d’un haltérophile qu’on souhaiterait comparer à une danseuse classique.

L’haltérophile aura une puissance que la danseuse ne pourra jamais prétendre développer ; en revanche, cette dernière aura la finesse de mouvements que l’haltérophile ne pourra égaler. Ils s’expriment dans des univers totalement différents.

Bien que la puissance soit un facteur de risque, un amplificateur doit tout de même avoir la puissance nécessaire pour piloter efficacement les enceintes qu’il alimente. Celui-ci doit être capable de retranscrire la sensation de réalité d’un enregistrement.

Exemple

Si vous écoutez un orchestre symphonique avec plusieurs dizaines d’instruments, l’amplificateur doit avoir la puissance nécessaire pour retranscrire la dynamique d’un tel enregistrement. Le réalisme sonore est lui-même lié à la puissance d’un amplificateur.

Il est techniquement possible d’associer un amplificateur de 1000W avec des enceintes de 150W puisque l’amplificateur aura assez de puissance pour faire fonctionner l’enceinte.

Il aura d’ailleurs trop de puissance et au-delà d’un certain niveau de puissance émis à l’enceinte, ici 150W théoriques, les haut-parleurs risquent évidemment des dommages irréversibles. À l’inverse, un amplificateur de 50W peut se brancher sur une enceinte qui accepte 1000W mais le rendement ne sera pas du tout au rendez-vous.

Comment faire son choix ?

Il est impératif de garder une cohérence entre la puissance de l’amplificateur et la puissance admissible des enceintes. D’un point de vue technique et dans le cadre d’une première approche, il est assez important de se fier à la puissance en Watts des appareils.

Cela ne suffit pas pour autant à déterminer la cohérence de l’association. Une autre variable joue un rôle clé dans cette association : la sensibilité (exprimée en dB) des enceintes. La sensibilité d’une enceinte par rapport à une charge électrique est un indicateur explicite qui nous renseigne sur le rendement de l’enceinte. Plus la sensibilité est élevée, plus l’enceinte sera facile à piloter par l’amplificateur, et donc plus elle aura de rendement sonore.

La sensibilité moyenne des enceintes que l’on trouve sur le marché de la Hi-Fi se situe entre 84 dB et 96 dB. Il est évidemment conseillé de miser sur des enceintes à « haut rendement » (>90dB), dans la mesure du possible, pour avoir plus de facilités dans le choix d’un amplificateur qui s’exprimera avec finesse et respect des registres.

Une enceinte avec une sensibilité de 93 dB sera aisément pilotée par un amplificateur à lampes de 8W (pour un niveau sonore « domestique »). Petit rappel : ajouter 3dB correspond à multiplier l’intensité sonore par deux.

L’association musicale

Une association amplificateur/enceintes est réussie lorsqu’un système s’exprime avec justesse et musicalité. Dans la plupart des cas l’objectif de l’association est d’équilibrer les dispositifs, c’est-à-dire d’équilibrer des enceintes avec l’amplificateur et inversement.

Par exemple, pour équilibrer des enceintes colorées (beaucoup d’aigus et de graves) il est judicieux de choisir un amplificateur plus « doux » qui rendra une expression homogène au système.

La « musicalité » d’un système désigne la satisfaction que vous avez à écouter de la musique sur celui-ci. Cette appréciation est propre à chacun et par conséquent difficilement discutable.

L’association amplificateur/enceintes est un sujet très important lorsqu’il s’agit de choisir son matériel.
Des données techniques sont à votre disposition pour orienter votre choix mais ne vous arrêtez cependant pas à ceux-ci. Ces données ne sont que des indicateurs. Une bonne association est un choix qui conviendra parfaitement à vos oreilles.

A lire également