L’expérience audiophile peut s’avérer être assez frustrante pour certaines personnes en quête de la perfection ultime. En effet, et vous en faites peut-être l’expérience actuellement, composer et/ou améliorer son système pour en faire un système « parfait » est mission impossible.
En réalité le système parfait est un mythe puisqu’il se heurte à des limitations techniques. Tout appareil Hi-Fi, y compris le plus perfectionné d’entre eux, verra ses performances limitées à un certain niveau. C’est à ce moment que rentre en compte le niveau d’exigence d’une personne, et c’est cela même ce qui conditionne la capacité – ou non – à atteindre les limites d’un appareil.
Au même titre qu’une voiture de course exceptionnelle et aux performances incroyables, on pourra toujours trouver quelque chose à redire d’un produit Hi-Fi.
De plus, l’expression d’un système aussi performant soit-il dépend inéluctablement de la qualité du fichier source. Quelle que soit le type de fichier (dématérialisé, CD, cassette ou vinyle), le rendu sonore est intimement lié à la qualité de l’enregistrement. Le mixage réalisé suite à l’enregistrement impacte lui aussi de façon significative la qualité d’une piste. Le mixage audio réalisé en studio n’étant pas standardisé, il est donc soumis au « degré de liberté » de l’ingénieur du son qui peut appliquer des modifications sur certaines bandes de fréquences et ainsi « dénaturer » l’enregistrement.
Exemple
Illustrons ce propos avec le cas d’un client du magasin qui a décidé d’enregistrer un disque avec son groupe de musiciens. Pour bien faire ils ont décidé de faire enregistrer leurs morceaux par un ingénieur du son qui leurs a proposé d’effectuer un mixage en bonne et due forme après enregistrement. L’ensemble du groupe a écouté le résultat une fois le mixage terminé et l’avis général fut sans appel : l’enregistrement brut était bien plus satisfaisant que l’enregistrement mixé. L’enregistrement mixé n’était plus fidèle à ce qu’aurait donné une performance live donc ils ont préféré garder l’enregistrement brut.
L’acoustique de la pièce d’écoute constitue un troisième point prépondérant dans la restitution finale d’un système. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un scoop, il est important de le rappeler puisqu’on remarque au magasin que cette caractéristique est trop souvent oubliée.
Un client nous a un jour sollicité pour exprimer la gêne que lui procurait son système : trop brillant à son goût. Ce même client, équipé d’une excellente chaîne Hi-Fi que nous lui avions conseillé, n’avait alors pas pris en compte l’acoustique de sa pièce. Il s’est très vite avéré que la clarté du son était engendrée par les baies vitrées de la pièce et non du système.
Votre pièce est-elle bien amortie ? Si oui, n’est-elle pas trop amortie ? Si non, n’est-elle pas trop claire ? Le temps de réverbération n’est-il pas trop important ? La phase des deux enceintes est-elle parfaitement identique ? Etc. Toutes ces questions pour dire qu’il est quasiment impossible d’avoir une acoustique parfaite et donc un résultat parfait.
La composition d’un système Hi-Fi ne peut être parfait de façon universelle et unilatérale. Il est tout à fait possible de tendre vers la perfection en associant comme il se doit des appareils pour former un système très performant et très équilibré. Cela dit, la perfection théorique est un mythe, il s’agit en réalité d’atteindre le plaisir d’écoute ultime propre à chacun.