La Hi-Fi regorge de secrets pour bon nombre d’amateurs dans le domaine. Défricher cet univers et ses spécificités peut s’avérer être une tâche plutôt fastidieuse que passionnante.

Nombre de voies, technologie embarquée, format de la caisse ; les enceintes sont l’exemple parfait de la diversité que propose l’univers de la Hi-Fi.

Abordons tout d’abord la taille de l’enceinte. L’adéquation du gabarit à la taille de la pièce d’écoute est le premier aspect à prendre en compte lors de la composition de son système.

Comme dit lors d’un précédent chapitre, l’acoustique de la pièce conditionne une grande partie la performance d’un système. Il va de soi qu’une petite enceinte ne peut pas avoir un rendu satisfaisant dans une grande pièce d’écoute, et inversement, une enceinte imposante n’a pas pour vocation à s’écouter dans une pièce exiguë.

Le format de l’enceinte

Il existe une multitude de formats d’enceintes parmi lesquels on trouve les deux plus répandus : le format « bibliothèque » et l’enceinte « colonne ».

L’enceinte bibliothèque, qui comme son nom l’indique, a pour vocation d’être posée sur une bibliothèque, une étagère, un meuble tv, un pied prévu à cet effet, etc. Idéalement positionnée dans un espace plutôt restreint, cette enceinte est conçue pour s’exprimer dans une pièce d’une surface de <25m2.

Le format colonne se caractérise pour une forme assez longitudinale et verticale. C’est le format le plus répandu en Hi-Fi, et pour cause, c’est le format idéal pour une écoute dans une pièce de >25m2.

Ainsi, si vous souhaitez installer votre système dans le séjour, il sera très probable que vous optiez pour le format colonne.

Un autre format se démarque tant il est chéri par les nostalgiques de la Hi-Fi, les enceintes vintages avec des formes très rectangulaires et volumiques. Ces enceintes restent globalement imposantes et arborent un style très particulier qui ne demande qu’à être apprécié.

Les haut-parleurs

Pour diffuser de la musique depuis un signal audio une enceinte doit filtrer ce dernier pour assigner une plage de fréquences à chacun de ses haut-parleurs. Ce rôle est joué par le composant du même nom, le filtre.

Il existe 3 types de haut-parleurs :

Le tweeter : il est conçu pour retranscrire le haut du spectre audio, c’est-à-dire les hautes fréquences, donc les aigus.

Le grave-medium : Comme son nom l’indique, il retranscrit les fréquences graves et/ou médium selon le filtrage.

Le woofer : exclusivement destiné à la restitution des très basses fréquences, ce haut-parleur de diamètre plus important que les deux précédents, a pour but de confier une « assise » à l’écoute.

Le nombre de voies

Les enceintes sont pourvues d’un nombre de haut-parleurs variable selon le modèle. Les « voies » d’une enceinte déterminent le filtrage appliqué aux haut-parleurs, ainsi il existe des enceintes 2 ou 3 voies.

Sur de petits modèles d’enceintes type bibliothèque et sur bon nombre d’enceintes colonnes, on trouve un filtrage 2 voies. En clair, le filtre alimente séparément le tweeter pour les hautes fréquences et le, ou les, haut-parleur(s) grave-medium pour les basses et moyennes fréquences.

Les enceintes 3 voies quant à elles filtrent trois bandes de fréquences pour alimenter distinctement le tweeter, le grave-medium et le woofer.

Le nombre de haut-parleur est très variable d’une enceinte à une autre, il existe bon nombre de combinaisons possibles pour un résultat sonore bien différent lui aussi.

Une enceinte bibliothèque est généralement une 2 voies 2 haut- parleurs à l’instar des LIM Audio Pareto Shoes : un tweeter et un grave-medium.

Pour une enceinte colonne il n’y a pas de norme mais le principe est le même. Une Pylon Opal 23 par exemple est une enceinte 2 voies 3 haut-parleur : un tweeter et deux graves-mediums.

Sa grande sœur, la Pylon Opal 30 est quant à elle une 3 voies 4 haut-parleurs : un tweeter, deux graves-mediums et un woofer.

En théorie une enceinte 3 voies 3 haut-parleurs est censée mieux descendre dans le grave et monter dans les hautes-fréquences qu’une 2 voies 2 haut-parleurs. Attention tout de même car cette théorie ne se vérifie pas automatiquement à l’écoute, tout dépend de la façon dont a été conçue et optimisée l’enceinte.

Il est important de souligner qu’il existe deux exceptions aux enceintes 2 ou 3 voies.

D’une part, les enceintes dites « large bande » ont la particularité de couvrir l’ensemble du spectre de fréquences via un seul haut-parleur.

D’autre part, les enceintes 2,5 présentent plusieurs haut-parleurs graves-mediums identiques dont l’un est empêché de reproduire sur la bande des fréquences médiums. L’intérêt d’une telle manœuvre est d’améliorer l’assise de l’enceinte sur le bas du spectre.

La charge bass-reflex

Cette technologie se caractérise par une ouverture sur le caisson, en façade ou sur l’arrière de la caisse. L’ouverture, appelée « évent » permet d’évacuer les pressions internes engendrées par le mouvement des haut-parleurs. L’évent d’une enceinte a pour objectif d’apporter un gain significatif au niveau de grave développé par l’enceinte.

À taille identique, une enceinte bass-reflex exprime un grave plus important qu’une enceinte à charge close.

La charge close

Comme son nom l’indique et à l’inverse d’une enceinte bass-reflex, une enceinte à charge close ne possède aucune ouverture sur sa caisse, elle est donc totalement fermée. L’avantage de ce type d’en- ceinte est la linéarité qu’elle offre dans sa réponse de haut-graves et bas-mediums.

La contrepartie de cette absence d’ouverture dans la caisse est la baisse de rendement. En effet, l’évacuation de la pression interne ne pouvant se faire par un évent, les haut-parleurs ont plus de mal à effectuer leurs mouvements mécaniques. Une enceinte à charge close a ainsi un rendement moindre qu’une enceinte bass-reflex et nécessite une puissance d’amplification plus importante.

Les enceintes passives et actives

Les enceintes traditionnelles que l’on trouve en Hi-Fi sont dites « passives ». Ce terme signifie simplement qu’elles nécessitent d’être alimentées par un appareil indépendant pour fonctionner : une amplification dédiée.

En revanche, pour des enceintes dites « actives », un module d’amplification est directement intégré au caisson de l’enceinte. Celle-ci est donc auto-alimentée. On trouve généralement ce type d’enceinte pour la sonorisation et pour des systèmes audio nomades.

Guider son choix

La bande de fréquence que l’enceinte est capable de diffuser est un premier indicateur mais qui peut s’avérer trompeur. On remarque que les enceintes du marché ont une bande de fréquence plus ou moins similaire (autour de 20Hz-20KHz). Cette performance théorique est en réalité très peu représentative de la performance sonore de l’enceinte. Comme évoqué dans un précédent chapitre, aucun outil ne peut aujourd’hui mesurer la performance sonore d’une enceinte. Les mesures effectuées en atelier de production ne sont que des mesures physiques réalisées via des microphones prévus à cet effet.

On ne le répétera probablement jamais assez : seule l’oreille humaine est en capacité de juger la performance acoustique d’une enceinte.

Second paramètre, quant à lui plus utile, la puissance de l’enceinte. Exprimée en Watts, il s’agit de puissance admissible à l’enceinte. Cette information a son importance dans le cadre de l’association amplificateur / enceintes.

On considère que des enceintes dont la puissance admissible est comprise entre 80W et 120W suffisent amplement pour une écoute de salon.

Troisième caractéristique et pas des moindres : le rendement. Ex- primé en décibels (dB), le rendement correspond à la facilité qu’une enceinte a pour s’exprimer. Le « bas rendement », situé entre 84 dB et 89 dB, est une catégorie d’enceintes qui a plus de difficultés à s’exprimer que celles dit de « haut rendement », situées au-delà de 90 dB.

Le type de rendement ne conditionne pas pour autant la perfor- mance acoustique de l’enceinte. La différence entre le bas et le haut rendement se fait au niveau de l’amplification nécessaire à une ali- mentation correcte des enceintes.

Une enceinte à bas rendement nécessitera naturellement une amplification plus puissante qu’une enceinte à haut rendement pour une performance acoustique similaire.

Les composants d’une enceinte

Outre les caractéristiques techniques d’une enceinte, il est important de se pencher sur les éléments qui la composent.

En somme, relativement peu d’éléments constituent une enceinte : la caisse, les haut-parleurs, le filtre et le bornier. Cependant, la conception de la caisse et la qualité des éléments constitutifs de l’enceinte sont deux facteurs déterminants dans la qualité globale de celle-ci.

Le traitement du signal envoyé par l’amplificateur se fait au travers d’un filtre répartiteur de fréquences avant d’arriver aux haut-parleurs. Dans la plupart des enceintes entrée de gamme du marché ce filtre est un circuit imprimé et bien souvent de mauvaise facture. Bien que ces circuits imprimés effectuent le travail demandé, leur qualité influence directement la richesse du signal qui les traverse. C’est pourquoi une enceinte équipée d’un filtre de mauvaise qualité ne peut pas atteindre d’excellentes performances.

Sur des enceintes haut-de-gamme, à l’instar des Quellis fabriquées au magasin, les filtres sont fabriqués avec des composants câblés en l’air, soudés à la main et sans aucun circuit imprimé. La transparence de ces filtres est optimale. Moins le signal traverse de composants et plus la restitution peut être transparente.

Dans cette optique d’utilisation minimale de composants pour filtrer le signal audio, certains constructeurs proposent des enceintes dites « large bande ». La particularité de ces enceintes est qu’elles ne se composent d’un seul et unique haut-parleur relié directement au bornier. Ainsi le signal envoyé par l’amplificateur termine sa course dans le haut-parleur sans aucune filtration.

L’avantage d’un tel haut-parleur se trouve dans la transparence inégalable qu’offre la restitution grâce à l’absence totale de filtration. Le large bande est un haut-parleur de compromis puisqu’il reproduit l’en- semble des fréquences mais avec une certaine limite dans les basses et hautes fréquences.

Une telle transparence explique le fait que certains audiophiles ont adopté cette solution pour écouter leurs titres préférés avec un détail de restitution quasi imbattable.

L’enceinte Quellis Lully Premium s’inspire du concept du large bande en adoptant une filtration très légère pour une transparence décuplée.

Enfin, le traitement acoustique est un paramètre capital pour une enceinte. Si celui-ci n’est pas optimal alors la caisse entre en résonance selon les fréquences et le volume. La gêne occasionnée par la résonance devient alors un frein à l’écoute.

Le choix d’une enceinte est toujours complexifié par l’abondance de produits qu’offre le marché. La comparaison de plusieurs modèles est également peu aisée tant les performances dépendent de la conception de l’enceinte et des composants utilisés.

Seule votre oreille peut juger d’une performance qui vous satisfait. Choisir le matériel qui vous correspond c’est avant tout écouter et, si possible, se faire guider par un professionnel.

A lire également