Ce chapitre va probablement parler aux plus frénétiques d’entre nous, les boulimiques de l’optimisation Hi-Fi. Si vous êtes convaincus qu’avoir un bon système c’est bien mais le faire progresser c’est mieux, alors ce qui suit devrait vous intéresser particulièrement.
L’optimisation de son système est un passage quasi-obligatoire dans l’expérience Hi-Fi mais ce qui doit faire office de plaisir auditif tourne parfois au casse-tête technique. Jouer avec le placement de ses enceintes, changer ses câbles, changer la phase secteur et investir dans un filtre secteur sont autant de manières — et non les seules — de chercher à améliorer sa chaîne. Quelle que soit la raison pour laquelle vous souhaitez modifier le comportement du système, il n’est pas impossible que vous tombiez rapidement dans le cercle vicieux de l’overfitting.
Qu’est-ce que l’overfitting ?
Est qualifié d’overfitting toute sur-optimisation d’un système via l’utilisation d’appareils complémentaires et/ou la modification de certains réglages des appareils.
Les critères d’écoute objectifs qu’il est possible d’optimiser sont : la transparence, le niveau de graves/mediums/aigus, la dynamique, la spatialisation, etc. L’optimisation est un sujet plus personnel qu’universel puisqu’il dépend de l’exigence propre à chacun. Il est cependant assez facile de déterminer l’instant où l’optimisation passe le stade d’overfitting.
Optimisation ou overfitting ?
Dans toute démarche d’optimisation de chaîne Hi-Fi, veillez à garder l’esprit critique en vous posant la question suivante : Qu’est-ce que j’ai gagné et pour quelle contrepartie ?
Certaines améliorations théoriques se confirment rapidement par la pratique avec une écoute plus plaisante et qui correspond à l’objectif fixé. Il arrive aussi fréquemment qu’une modification perturbe l’écoute au point d’être difficilement qualifiable sur le plan du plaisir et le doute s’installe alors. C’est généralement à ce stade que l’overfitting est franchi.
Pour déterminer si la modification relève de l’optimisation ou, au contraire, d’une sur-optimisation il suffit de se référer à la balance bénéfice/perte.
En clair, si la modification apporte un gain sur un critère tout en entraînant une perte sur un autre alors il s’agit d’un overfitting. L’ex- pression « déshabiller Paul pour habiller Jacques » illustre parfaitement cette situation.
Exemple
Sur un système trop brillant dans le haut du spectre, l’utilisation d’un câble de compensation aura pour effet d’atténuer le niveau des hautes fréquences. L’inconvénient d’une telle manœuvre est qu’elle impacte directement le signal audio avec une réelle perte de définition.
Le son sera alors moins agressif mais perdra en fidélité, c’est un gain pour une perte et donc une sur-optimisation.
Vous l’aurez donc compris, si en revanche la modification entraîne un gain musical sans aucune contrepartie, l’optimisation est avérée.
Dans le cas d’un système qui développe trop de graves et dont les enceintes (bass-reflex) se situent près du mur, le fait d’éloigner les enceintes de ce dernier va diminuer l’accentuation des basses fréquences au profit d’une écoute plus claire. L’équilibre entre les fréquences basses, médiums et aigus sera alors rétabli.
En tant qu’audiophile convaincu, vous aurez très probablement affaire au défi de l’optimisation de votre système. Prenez garde, la frontière entre l’amélioration et la sur-optimisation est très fine et beaucoup s’en mordent les doigts.
Lors de toute modification veillez à gagner sur le critère recherché sans pour autant entraîner une perte sous-jacente.